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Cela fait presque 10 ans que j’ai choisi de faire mon métier du déploiement du Développement Durable et de la Responsabilité Sociétale des Organisations. Depuis la création d’Eclosions début 2005, puis le rapprochement du Groupe Altereo en 2011, nous avons accompagné de nombreuses entreprises et collectivités locales, en cherchant à construire des liens forts avec les acteurs institutionnels et les réseaux engagés en matière de DD et de RSO.

Depuis quelques années, il me semble que cette notion de Développement Durable, au delà de la définition officielle, repose sur quatre exigences :

  • Décloisonner les différentes thématiques : des analyses mono-critères ne peuvent que rarement aboutir à des réponses satisfaisantes.
  • Intégrer les attentes et les apports des parties prenantes, créer du lien entre les acteurs,
  • Revaloriser le moyen et le long terme
  • Développer et partager les connaissances en matière de développement durable.

Le monde est de plus en  plus complexe, et il va de plus en plus vite. Il convient dès lors de prendre conscience de la nature systémique de notre environnement (au sens large), et de la nécessité de définir un cap, un « futur souhaité ». Nous sommes comme un bateau dans une tempête, et nous mettons toute notre énergie à travailler sur notre moteur et notre gouvernail… mais nous ne savons pas où est le port.

En y réfléchissant, avec toujours en tête l’idée selon laquelle il s’agit de rendre mutuellement profitables le développement économique, la protection de l’environnement et le développement humain, j’en suis arrivé à la conclusion suivante : ce après quoi nous devrions courir, ce futur souhaité, s’apparente à la notion de résilience – au sens large, systémique, au delà donc de sa signification psychologique.

La résilience correspond à la capacité d’un système à traverser une crise sans en sortir dénaturé. C’est assez proche de sa capacité d’adaptation.

Lorsqu’une entreprise gagne de l’argent, et qu’elle dispose d’une trésorerie, elle améliore sa capacité à traverser une éventuelle crisé économique. Mais si elle mise sur la formation et le bien être de ses employés, en améliorant leurs conditions de travail, elle améliore aussi sa capacité d’adaptation et sa résistance. Alors que si elle est trop dépendante de ressources naturelles rares, aux énergies fossiles ; si elle génère des pollutions ou ne se prévient pas suffisamment contre ses risques technologiques ou environnementaux, sa résilience en est affectée.

Ce qui vaut en micro-économie, à l’échelle d’une entreprise, vaut aussi à l’échelle d’un territoire. Ainsi, s’il était possible d’imaginer un indicateur unique de la valeur d’une entreprise ou de la santé d’un territoire, qui combine les dimensions économiques, sociales et environnementales, il serait très proche de cette notion de résilience.

Mais la résilience est une notion très connotée. Et elle véhicule surtout l’idée selon laquelle nous pouvons nous adapter à tout, et que par conséquent, il n’est pas très utile de chercher à éviter les chocs que nous pouvons craindre. On n’aurait par exemple pas besoin de lutter contre les changements climatiques, il suffirait de s’y adapter. Une amie racontait récemment comment certains voulaient faire de Fukushima un territoire d’expérimentation de la résilience de l’être humain à la radioactivité…

Je n’ai pas trouvé de terme qui, tout en exprimant cette notion de résilience, indique clairement qu’il nous fallait surtout être proactifs pour éviter les situations de crise. C’est ainsi qu’est né le terme de prosilience.

C’est donc la recherche de prosilience qui présidera à mes activités à venir..